mercredi 11 mai 2005

Printemps blanc verdâtre


Les pieds dans la farine de moutarde, je ne rêve que d'enfance et de quiétude. Les enfants, c'est la poésie même. Si seulement les poètes remplaçaient les ttlba*, notre religion aurait de la gueule, et les parfums seraient peut-être moins riches que l'ambre (secrétion du cachalots) et le musc (secrétion d'un cervidé) mais plus fins et plus raffinés.

Comme moi le printemps a atteint l'âge critique, je n'en vois pourtant que ces morbides pigeons gris duveteux rempli de poux, qui viennent "cacater" sur mes maigres géraniums de balcon.
A quand une nouvelle canicule pour débarasser Paris des vieux qui permettent à ces rats des airs de proliférer en les nourissant. Je manque certainement d'élégance, beaucoup en sont sûrs, non convaincus du bon droit de de chacun de vivre à sa guise. Je suis quelqu'un qui se laisse aller. En effet tous mes proches ont fondé une famille, c'est moi la cloche. J'ai même pas un chat. Il me reste les fissures qui lézardent mon plafond. activité intellectuelle et poétique exubérante en perspective, à la Georges Perec ou Pierre Sansot (qui vient de décéder cette semaine Dieu aie son âme ! ).

A présent que j'ai raté les fleurs des cerisiers de Sefrou, des orangers de Marrakech et des amandiers d'Imouzzer, mon espoir se reporte sur les rosiers, mes potes de Taroudant. Voilà!
D'aucuns m'accusent de jouer avec les morts.
En un sens, oui : j'écris un peu sur mes blogs et me souviens beaucoup d'avoir été jeune, beau, intelligent, riche et amoureux, il y a longtemps.

printemps blanc

* Cantillation du Coran, tahzzabt, par un choeur de ttlba du Haut Atlas. Versets 11, 12 et 13 de la sourate LVIII "La Protestataire".

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